Si vous pensiez faire un geste pour la planète en optant pour un SSD plutôt qu’un disque dur traditionnel, détrompez-vous ! Pour ceux qui ne le pensaient pas vous pouvez tout de même lire la suite. Bien que les SSD soient plus économes en énergie lors de leur utilisation, leur fabrication est en réalité bien plus polluante que celle des disques durs classiques.
Une étude de 2022 menée par des chercheurs de l’Université du Wisconsin-Madison et de l’Université de Colombie-Britannique révèle des chiffres surprenants : la fabrication d’un SSD d’1 To émet environ 160 kg de CO2, contre seulement 20 kg pour un disque dur de même capacité. En d’autres termes, l’empreinte carbone de la production d’un SSD est 8 fois supérieure à celle d’un HDD équivalent !
Une fabrication énergivore
La raison principale de cette différence réside dans le processus de fabrication complexe des SSD. Les puces de mémoire NAND et les contrôleurs qui composent un SSD nécessitent des procédés de fabrication très énergivores, impliquant des conditions extrêmes de température et de pression.
Selon l’étude, le facteur d’émission moyen (SEF) est de 0,16 kg CO2/Go pour les SSD, contre seulement 0,02 kg CO2/Go pour les HDD. Cette différence s’explique notamment par l’utilisation intensive d’électricité provenant de sources non renouvelables dans les usines de semi-conducteurs.
L’impact du progrès technologique
Paradoxalement, les avancées technologiques visant à améliorer les performances des SSD contribuent à augmenter leur empreinte carbone. La miniaturisation des transistors et les techniques d’empilement 3D, bien qu’elles permettent d’augmenter la capacité de stockage, rendent le processus de fabrication encore plus énergivore.
Une étude publiée dans le cadre de la conférence IEEE International Electron Devices Meeting (IEDM) en 2020 montre que les émissions de CO2 liées à la fabrication des puces augmentent significativement à mesure que la taille des transistors diminue.
Que faire face à ce constat ?
Faut-il pour autant renoncer aux SSD ? Pas nécessairement. Les chercheurs proposent plusieurs pistes pour réduire l’impact environnemental des SSD :
- Prolonger la durée de vie des SSD grâce à des techniques de répartition de l’usure plus efficaces.
- Recycler les SSD en fin de vie pour les transformer en dispositifs de moindre capacité.
- Développer des codes de correction d’erreurs plus performants pour augmenter la longévité des SSD.
- Repenser la gestion des données entre les appareils et le cloud pour optimiser l’utilisation du stockage.
Conclusion
Si les SSD offrent des avantages indéniables en termes de performances et d’efficacité énergétique lors de leur utilisation, il est crucial de prendre en compte leur impact environnemental global, de la fabrication à la fin de vie. Les constructeurs et les consommateurs ont un rôle à jouer pour favoriser des pratiques plus durables dans le domaine du stockage numérique.
Pour en savoir plus, vous pouvez consulter l’étude complète « The Dirty Secret of SSDs: Embodied Carbon« .
En tant qu’utilisateurs, nous pouvons agir en privilégiant la réparation et le recyclage de nos appareils, en optimisant notre utilisation du stockage et en choisissant des solutions adaptées à nos besoins réels. Chaque geste compte pour réduire l’empreinte carbone de nos outils numériques !